Espaces refuges : l’exemple du Groupe scolaire de la Faïencerie à Bourg-la-Reine

Les vagues de chaleur, de plus en plus fréquentes et intenses, questionnent profondément la manière dont nous concevons et utilisons nos bâtiments. Si le bioclimatisme, la ventilation naturelle, l’accès à l’inertie ou encore les solutions semi-actives constituent des leviers essentiels pour améliorer le confort thermique, ils trouvent parfois leurs limites face à la réalité climatique.

Que faire lorsqu’il fait déjà 30 °C à 10 h du matin, rendant toute ventilation naturelle inopérante ?
Comment évacuer la chaleur accumulée par l’inertie du bâtiment lorsque les températures nocturnes restent supérieures à 25 °C ?
Comment gérer les apports internes générés par une trentaine d’enfants dans une salle de classe ?

Une démarche innovante à Bourg-la-Reine

C’est à ces questions que nous avons souhaité répondre dans le cadre du Groupe scolaire de la Faïencerie, récemment livré à la Ville de Bourg-la-Reine. Cet équipement, qui accueille une école maternelle, une école élémentaire et un gymnase, a été conçu en intégrant des choix architecturaux et techniques ambitieux.

L’innovation a consisté à dépasser le modèle classique d’évaluation du confort thermique, fondé sur des critères figés, pour interroger directement les conditions réelles d’usage du bâtiment. La question posée a été la suivante :
Dans quelles hypothèses d’occupation le bâtiment reste-t-il confortable, même en conditions extrêmes ?

Un plan caniculaire pour guider les usagers

Grâce à des Simulations Thermiques Dynamiques, nous avons élaboré un véritable plan caniculaire à destination des usagers. Pour chaque local, ce plan indique l’usage le plus approprié lors de vagues de chaleur : occupation restreinte aux heures les plus fraîches de la journée, adaptation de la densité d’occupation, identification des locaux les plus frais à privilégier.

Le livrable final prend la forme d’un plan coloré, simple et visuel, facilitant la compréhension et l’appropriation par les usagers. Au-delà d’un outil technique, il s’agit d’un support pédagogique de sensibilisation, contribuant à renforcer la résilience de l’équipement.

Vers de nouveaux refuges urbains

Cette démarche ouvre également des perspectives nouvelles pour la Ville de Bourg-la-Reine. Les locaux les plus favorables pourraient, à terme, être utilisés comme refuges climatiques, accessibles à d’autres usages publics lors d’épisodes de canicule.

Réinterroger l’usage comme levier d’adaptation

Face au changement climatique, l’adaptation des bâtiments ne peut plus se limiter aux seules solutions techniques. Elle passe aussi par une réflexion sur leurs usages et leur occupation. Réinterroger ces usages, c’est transformer une contrainte en opportunité : celle d’inscrire les bâtiments dans une trajectoire de résilience durable, au service des usagers et des territoires.